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SAILS CALL FOR IRC

Article extrait de l'US IRChandbook, écrit par David Armitage, responsable du Quantum Sail Design Group et traduit par mes soins.



Depuis le temps que les jauges existent, les régatiers en ont toujours cherché les failles. La jauge IRC ne fait pas exception. Ces dernières années, nos équipes du Quantum Sail Design Group ont identifié plusieurs moyens d'optimiser votre plan de voilure.

La Gv à corne:

Les grand voiles à cornes ont constitué une des voies majeures de dévellopement des GV ces cinq dernières années. Évidemment il vous faudra vous passer de pataras ou vous devrez le dédoublez. Vous devrez également vérifier avec votre expert gréement que les sections supérieures de votre mat peuvent supporter la surface de voile additionnelle; dans la plupart des cas, cela ne devrait pas poser de problèmes, les coefficients de sécurité étant assez généreux.Il y a plusieurs raisons pour ne pas se priver d'une GV à corne en IRC.

D'abord, il n'y a pas de mesure de têtière en IRC. La mesure la plus haute sur la GV s'effectue au 7/8 de la chute, ce qui vous permet de rajouter toute la surface que vous voulez au dessus de ce point de mesure sans prendre le moindre millième de pénalité. Par ailleurs une Gv à corne facilite un harmonieux vrillage des profils tout en favorisant un certain effet de plaque (diminution des tourbillons marginaux N.d.T).
Pour mesurer la surface de la GV en IRC, on mesure le guindant, la bordure puis les largeurs à mi-hauteur, trois-quarts et sept huitièmes de la hauteur. Ensuite on compare ces mesures de largeurs à des largeurs standard exprimées en pourcentage de bordure, typiquement, 65% à mi-hauteur, 38% au trois quarts et 22% au sept huitièmes. Tout dépassement de ces pourcentages de rond de chute se paye évidemment de quelques millièmes de rating. Cependant, ces valeurs n'induisent pas un profil de chute idéal et votre maître voilier saura sans doute vous proposer une Gv présentant un rond de chute plus abouti. Nous avons pris l'habitude de dessiner des GV avec une largeur à mi-hauteur légèrement inférieure au 65% de bordure, ce qui nous permet de compenser quelque peu nos dépassements de pourcentage sur les deux mesures supérieures... Nous obtenons une GV sensiblement plus grande, présentant un profil optimal, au prix d'une pénalisation en rating tout à fait minime.

Les voiles d'avant:

En ce qui concerne les voiles d'avant,les expérimentations que nous avons conduit ces dernières années, semblent montrer que l'IRC favoriserait des voiles d'avant plutôt courtes de guindant au regard de la longueur de l'étai. Par ailleurs, il est clair que l'IRC pénalise fortement le LP, c'est à dire la distance perpendiculaire du point d'écoute au guindant. C'est pourquoi la plupart des bateaux présente des jeux de voiles d'avant avec les recouvrements minimums permettant d'avancer dans la pétole.En revanche notre jauge IRC est assez généreuse en terme de largeur de tétière des voiles d'avant puisque l'on peut monter sans pénalisation jusqu'à 0,8% de la longueur de guindant. Sur un TP52, par exemple, il n'est pas rare de voir des têtières de 20cm sur les focs. Il découle de tout cela qu'il est probablement judicieux de réduire ses longueurs de guindant tout en compensant la perte de surface par une généreuse augmentation de la largeur de têtière!
Si vous tenez absolument à encore rajouter de la surface pour le petit temps, vous pouvez avantageusement rajouter du rond de guindant plutôt que d'augmenter le LP, veillez quand même à la proximité des barres de flèches...On peut aussi faire tailler ses focs en fonction des conditions attendues, ici l'auteur nous explique qu'on ne vient pas aux "Big Boats Series" de San Francisco (endroit très venté) avec les mêmes focs qu'à une rencontre IRC au large de Long Island en été ( il faut déjà se farcir le convoyage...en camion).

 Les spis:

Le prix des spinnakers au mètre carré n'est finalement pas si élevé que ça, ce qui explique sans doute l'engouement pour les spis de têtes que ceux-ci soient symétriques ou asy. Une des modifs les plus courantes sur les vintages fractionnés consiste d'ailleurs à monter le spi du capelage en tête. Cela dit, la modification n'est pas si simple qu'il n'y paraît et on doit particulièrement s'attacher au ratio hauteur sur bordure, et s'assurer que la surface reste optimale. La tendance de ces dix dernières années est au bout-dehors (fixe ou rétractable) dans l'axe assorti d'un généreux asymétrique. C'est effectivement très intéressant pourvu que votre bateau, très léger et performant, ne reçoivent jamais son vent apparent en arrière de 90°! Malheureusement, l'IRC, en dessous de 50', ne favorise que des bateaux au déplacement plutôt élevé, dont l'angle apparent optimal de descente, autour de 150 à 165°, dicte de s'en tenir au spi symétrique sur tangon classique. A partir de 40', un savant dosage de sym et d'asy devient payant, un VMG asy en dessous de 10kt réels, puis des symétriques à brasser carré au dessus. Plus le bateau est léger, comme les TP52, plus on gagnera à passer en asy avec bout-dehors fixe. Évidemment, le fait de voir ces TP planer à plus de 20 kt pourrait nous inciter à passer à la même configuration de spis. Il est important de consulter son architecte et son maître voilier pour vérifier si cela a une chance de marcher!

Code-0?

Il y a parfois certaines incompréhensions sur l'utilité du code-O, et sur sa plage angulaire d'utilisation. En IRC, un code zéro est mesuré comme un spi, et à ce titre, doit donc présenter une largeur à mi-hauteur d'au moins 75% de la bordure et une longueur de chute qui ne fasse pas plus de 95% du guindant. Beaucoup de gens ont en tête des images de Volvo 70's arborant de magnifiques, soi-disant Code-0, marchant formidablement au près dans les petits airs. Malheureusement, ils ne courent pas en IRC, et portent des voiles, certes légères, mais présentant des largeurs à mi-hauteurs de 55 à 65 % de la bordure qui auraient vite fait d'être requalifiés en génois en IRC. Comme ils n'ont pas à "porter" tout ce rond de chute, ils peuvent être portés très près du vent. Un code-0 "IRC" devra avoir beaucoup plus de forme pour tenir sans lattes les 75% de bordure à mi-hauteur. Cela en fait des voiles très difficiles à concevoir, il n'est pas facile de dessiner une telle voile qui tienne sa forme sans que la chute fasseye, et suffisamment plate pour pouvoir remonter au vent! Cela étant dit, un code-0 bien dessiné peut être intéressant sur un voilier sans recouvrement et dans certaines configurations de parcours côtiers. Mais n'allez pas imaginer remonter au vent avec un code-0, le maximum qu'elle puisse vous donner ne dépassera jamais les 90° du vent réel!


Conclusions:

En général, l'IRC encourage la surface de toile, ceci est particulièrement vrai pour les petits et moyens bateaux où les déplacements légers sont fortement taxés.

De la surface supplémentaire au portant semble offrir un bon compromis rating-vitesse.

La Gv à corne, c'est l'avenir, rester cependant dans des proportions raisonnables...

Attention au LP, très chèrement payé, en avez vous vraiment besoin?

N'hésitez pas à réduire la longueur de guindant de vos focs, sur ces voiles très élancés, la perte de surface est minime...